Quel est le meilleur album rap québécois de tous les temps? Sujet à débat dans des fins de soirée arrosées, la question n’a jamais vraiment fait l’objet d’une enquête moyennement sérieuse ou approfondie dans les médias.

Pour en avoir le cœur net, on a demandé à une douzaine d’acteurs et actrices important.e.s de la scène hip-hop locale de nous soumettre leur palmarès des albums (mixtapes incluses) les plus marquants de l’histoire. Les voici en ordre décroissant de mentions (et en ordre chronologique lorsque le nombre de mentions est le même).

Avec la contribution des rappeurs Imposs (de Muzion), FouKi et Koriass, des rappeuses Sarahmée et MCM, du journaliste Samuel Daigle-Garneau (HHQc.com), de l’animatrice radio Catherine Guay (CISM), du président et fondateur de Disques 7ième Ciel Steve Jolin, des copropriétaires de Joy Ride Records Carlos Munoz et Rafael Perez (également président et fondateur de Coyote Records) et de votre humble serviteur.

Sans Pression - 514-50 dans mon réseau (1999)

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MCM: C’est un classique qui a inspiré beaucoup de rappeurs et rappeuses. SP était l’un des premiers à utiliser le slang québécois dans son rap.

Rafael Perez: C’est sorti à une époque où le Québec écoutait juste du rap français, à un point où même nos rappeurs rappaient comme des Français. À mon sens, c’était un peu ridicule... Sans Pression est arrivé avec un slang d’ici, sans être gêné de rapper avec son accent québ.

Steve Jolin: C’est un album culte. SP est un des premiers à être arrivé avec un langage québ joual qui a vraiment résonné partout dans la province.

Imposs: SP avait un flow et une signature crue et sale. Et le fait qu’il soit Africain ajoute à la beauté du truc. Il venait nous dire: «On est tous Québécois et soyons fiers de l’être!» C’était beau aussi de voir Ti-Kid rapper en créole à ses côtés.

Samuel Daigle-Garneau: Un album intemporel et l’un des rares classiques du rap d’ici. Après le succès de KC LMNOP, cet album a réellement poussé les rappeurs québécois à se réapproprier l'identité et l'accent québécois, en plus de parler à la jeunesse noire de la province, notamment grâce à l'apport du rap créolophone de Ti-Kid.

Koriass: Avant d’entendre ça, je rappais avec un accent français, car c’est le seul rap dans ma langue que je connaissais. Je n’avais pas la notion d’identité québécoise. De voir SP arriver avec un joual aussi assumé et des sacres dans ses verses, ça m’a marqué.

Olivier Boisvert-Magnen: Rien de moins qu’un tour de force. La qualité des prods de l’album, majoritairement signées par Stratège et RayRay, a permis au rap d’ici de s’inscrire avec brio dans la mouvance hip-hop east coast de la fin des années 1990.

Muzion — Mentalité moune morne... (Ils n’ont pas compris) (1999)

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Imposs: Sans vouloir prêcher pour ma paroisse, je dois dire qu’objectivement, cet album a eu un gros impact sur le rap d’ici. Grâce à lui, on a pu présenter au public québécois une réalité qu’il ne connaissait peut-être pas, soit celle des gens de Montréal-Nord et de Saint-Michel. On a pris le propos de la ghettoïsation et on l’a expliqué au plus grand nombre, en tentant de montrer que les gens qui habitent là-bas ne sont pas des sauvages.

Rafael Perez: Muzion, c’était le grand coup de pied d’une gang d’Haïtiens dans la porte de la culture populaire québécoise. On peut parler d’un beau melting pot multiculturel, qui a amené une certaine fraîcheur et une ouverture au rap d’ici.

Catherine Guay: C’est l’un des albums les plus hip-hop à avoir été fait au Québec, autant dans la vibe, la production et les thèmes que dans les intentions artistiques et le mode de vie qu’on nous présente.

Steve Jolin: Le groupe est arrivé avec un franglais propre à lui, en phase avec ses origines. C’était l’fun de voir une fille prendre place avec une aussi grande assurance dans un groupe. On les a souvent comparés aux Fugees au début, et je crois que ça les a bien servis.

MCM: J.Kyll est une sommité du rap, l’une des filles qui m’a poussée à prendre le mic. Les textes me rejoignent beaucoup. Ils sont encore très actuels aujourd’hui.

Olivier Boisvert-Magnen: Un album qui a grandement contribué à l’héritage du hip-hop québécois. Il a mis un frein à la vague de rap formaté qui l’a précédé pour instaurer une nouvelle esthétique plus cinglante, en partie basée sur des thématiques profondément mélancoliques et une direction musicale plus sombre, ponctuée de références à la musique haïtienne (La vi ti neg) et d’expérimentations hip-hop inspirées du dirty south (Lounge with Us).

Manu Militari — Voix de fait (2006)

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Carlos Munoz: Entre BBT, le 83, Iro Productions et le rap de guitare, le rap québécois de la décennie 2000 est un peu weird... Mais à travers ça, y’a un gars qui a pris sa place, et c’est Manu Militari. Voix de fait, c’est un chef-d’œuvre: les prods sont lourdes, et il se place au-dessus de tout le monde avec ses paroles. Il a un style storyteller à la Scarface avec des textes très peaufinés.

Steve Jolin: Dans le creux de vague des années 2000, cet album-là est arrivé comme une claque dans face. Manu débarquait avec un côté cru et je m’en-foutiste, genre «me against the world».

Imposs: Le plus fou, c’est l’exactitude de sa plume. Il reste froid et stoïque dans son flow, ce qui lui permet d’être toujours compris au premier degré. Mais c’est au fil des écoutes que tu remarques toute la complexité de ce qu’il dit, toutes les images qu’il sous-entend.

MCM: Manu est arrivé avec cet album coup de cœur à une période où les classiques du hip-hop québécois étaient moins nombreux. Sa plume a une force inouïe, et j’adore son delivery très calme et posé.

Olivier Boisvert-Magnen: Voix de fait a provoqué un électrochoc. Autant son approche rude que sa poésie coup-de-poing et le flow intraitable de Manu ont contribué à donner un nouveau souffle à la scène rap d’ici.

Loud - Une année record (2017)

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Carlos Munoz: C’est toujours délicat de parler d’un album dont tu es le producteur, mais Une année record, c’est l’album qui ressemble, à plusieurs égards, à un album presque parfait. Il a tous les éléments qui font d’un album un classique. Son body of work est super concis, et il est bien pensé au niveau sonore et au niveau des thématiques. C’est un album avec une belle diversité, qui contient des hits de rue (Immortel), des hits plus légers (Nouveaux riches), des chansons dark (Hell, What a View) et un mega hit radio (Toutes les femmes savent danser). C’est aussi le seul disque d’or de la dernière décennie.

Imposs: La production de Ruffsound et Ajust là-dessus... Ouf! Les gars ont réussi à intégrer les codes de base du hip-hop actuel et à les amener plus loin. Loud a ce don de rendre simple quelque chose de super complexe. Chaque phrase a un double sens. C’est incroyable.

Samuel Daigle-Garneau: C’est la plume de Loud qui est vraiment intéressante là-dessus. Il réussit même à faire des références à Richard Desjardins sans qu’on s’en rende compte...

Sarahmée: J’aime comment Loud écrit. En tant qu’artiste, ça me challenge, car ça me pousse à travailler plus fort. Y’a des beats qui m’ont surpris là-dessus. Un rare album rap à avoir parcouru des chemins encore inexploités au Québec.

**Dubmatique —La force de comprendre (1997)**

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Koriass: C’est le premier album qui m’a fait connecter avec le rap francophone. À mon avis, DJ Choice est l’un des meilleurs producteurs québécois ever. Il avait un style boom bap vraiment dope, et son sampling était impeccable.

Carlos Munoz: Dubmatique a pris le taureau par les cornes et a osé faire du rap en français, à une époque où tout se passait pas mal en anglais ici. Dans ce temps-là, j’écoutais beaucoup de rap west coast et de gangsta rap américain, et c’est MC Solaar qui m’a mis la puce à l’oreille avec le rap français. Juste après, La force de comprendre est venu me chercher avec sa douceur, son esthétique assez propre et ses thématiques socially inclined.

Sarahmée: J’ai eu cet album juste avant de quitter le Québec pour aller au Sénégal voir mes parents. Je l’ai énormément écouté... En fait, je l’ai saigné! C’est un album super bien produit avec des paroles de son époque.

**Yvon Krevé —L’accent grave (2000)**

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Samuel Daigle-Garneau: C’est un album sous-estimé quand on parle de classiques du rap québécois. À mon avis, il est même meilleur que 514-50 dans mon réseau. Il est mieux construit.

Carlos Munoz: C’est sûrement l’album rap québécois que j’ai le plus écouté de ma vie. Yvon a quelque chose de très premier degré. C’est un rappeur de feeling, qui sort ses textes de manière très spontanée. J’adore ce côté reality rap qui va droit au but. La prod est très raw, et l’album a bien vieilli overall.

Koriass: Je l’ai écouté en loop quand c’est sorti. Même s’il dit parfois des affaires loufoques, Yvon reste dope. Il est fuckin’ divertissant à écouter.

Atach Tatuq — Deluxxx (2005)

Koriass: Quand j’ai commencé à vraiment m’impliquer dans la scène rap d’ici, j’admirais beaucoup Atach Tatuq. J’aspirais à faire du rap aussi créatif qu’eux avec des mises en scène aussi éclatées.

Catherine Guay: Pour moi, Deluxxx, c’est le début d’un style de rap plus décontracté au Québec, bien avant Alaclair. C’est l’idée de rapper sur ce qu’on veut, sans que ce soit lourd tout le temps. Les beats sont tout simplement épiques. Ça sortait de ce qu’on avait entendu avant.

Olivier Boisvert-Magnen: Durant l’une des périodes les plus creuses de l’histoire du rap québécois, Deluxxx a marqué l’amorce d’une transition esthétique vers un hip-hop plus décomplexé. La signature soul et funk des beats de Toast Dawg, héritée du bagage de J Dilla, a donné un nouvel élan au beatmaking local.

Alaclair Ensemble - 4,99 (2010)

Rafael Perez: Alaclair, ce sont des rappeurs avec énormément de talent et de crédibilité qui, un jour, ont mis leur poing sur la table pour nous dire que le rap, c’était pas obligé d’être douloureux et hardcore. Ils me font penser à OutKast: ils ont un immense respect de la communauté rap, tout en ayant le droit d’être extravertis.

Samuel Daigle-Garneau: C’est le meilleur album d’Alaclair overall. Ils arrivaient avec une offre qu’on n’avait pas, soit quelque chose de super catchy et de super déjanté en même temps. Ça a redéfini certains codes du rap québécois.

Olivier Boisvert-Magnen: 4,99 a changé les codes et l’esthétique du rap québécois de sa décennie. Du jour au lendemain, les flows prévisibles et monotones, les beats piano-violon hérités de l’âge d’or de la côte Est américaine et les textes élémentaires chargés d’une conscience sociale de surface ont pris le bord au profit d’un rap décomplexé, plus léger dans son approche, mais non moins rigoureux en termes d’écriture et de composition.

Loud Lary Ajust - Gullywood (2012)

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Carlos Munoz: C’est un projet très avant-gardiste. Pour la première fois, le rap d’ici pouvait compétitionner avec ce qui se faisait ailleurs, et c’est à ce moment-là que notre scène a pris une autre tournure. La business a shifté.

Rafael Perez: Les gars ont amené un vent de fraîcheur à la scène rap montréalaise avec cet album-là. Pour moi, c’est surtout la découverte d’Ajust, qui nous arrivait avec des sonorités originales, notamment des samples de rock et de guitares électriques.

Samuel Daigle-Garneau: L’album marque une nouvelle ère pour les producteurs québécois, qui ont commencé à jouer un rôle plus important sur notre scène. C’est un no-skip album, excellent de toutes parts.

**Alaclair Ensemble —Les frères cueilleurs (2016)**

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Steve Jolin: C’est l’album qui a propulsé Alaclair un peu partout, notamment grâce à l’explosion de Ça que c’tait. On découvre les six identités très fortes des gars dans un cadre plus homogène, moins éclaté.

FouKi: Quand il est sorti, je l’écoutais une fois par jour. Pour moi, c’est un coup de génie.

Sarahmée: C’est avec cet album-là que je suis entrée dans la matrice et dans le délire d’Alaclair. Ces gars-là ont un slang particulier, une manière de dire les choses qui est vraiment originale. Ils ont installé quelque chose d’important dans le rap québ contemporain.

Rainmen - Armageddon (1998)

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Koriass: Je voyais Rainmen comme les Mobb Deep québécois: ils sont arrivés dans le game vraiment jeunes avec une écriture super mature. À 14-15 ans, c’est un des premiers groupes que j’ai écoutés avec Sans Pression. Je les copiais complètement.

Imposs: À l’époque, le seul hip-hop qu’on entendait ici, c’était Dubmatique, La Constellation et La Gamic, trois groupes qui étaient un miroir du rap de la France. Et là, quand Rainmen a drop Armageddon, y’a quelque chose qui s’est passé. Les gars arrivaient avec quelque chose de plus sale, de plus street, de plus sombre. Bref, avec quelque chose qui me rejoignait plus.

Artistes variés - Berceau de l’Amérique vol. 1 (1999)

MCM: C’est un album qui représente à merveille la scène rap de l’époque. On y retrouve de l’anglais et du français, des rappeurs de Montréal et de Québec... C’est un très gros projet.

Koriass: L’album m’a montré qu’il y avait pas tant de rivalité entre Montréal et Québec. Au contraire, de voir King et Le Connaisseur collaborer avec 2Faces, je trouvais ça cool. Ça incarne une belle union, un pont entre deux pôles de rap.

Dead Obies - Montréal $ud (2013)

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Samuel Daigle-Garneau: Un autre album qui a redéfini certaines bases du hip-hop d’ici et qui a influencé plein d’autres rappeurs. Les gars arrivaient avec un slang franglais encore plus poussé que Maybe Watson et avec un univers particulier, au croisement du rap et du punk. Le travail de VNCE à la production est impressionnant.

Catherine Guay: On voit l’étendue des skills des rappeurs sur cet album-là, et on assiste à la naissance d’un projet sérieux et cohérent, avec une énergie vraiment spéciale. Y’a une belle dualité dans la production aussi: elle est super bien faite et peaufinée, mais en même temps, elle est grasse, punk, barouettée.

MENTIONS HONORABLES

83 — Hip-hop 101 (2001)

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Catherine Guay: Une pièce d’anthologie. Il n’y a plus personne qui fait du rap comme ça, et c’est ce qui fait que je l’apprécie autant. C’est un document super important qui reflète son époque.

Le Connaisseur - Skillz et réalité (2003)

FouKi: Le Connaisseur a un style unique, un slang de Montréal vraiment particulier. Cette mixtape a été ma porte d’entrée vers le hip-hop québécois, quand j’avais 14-15 ans.

Accrophone — Duo du balcon (2005)

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MCM: La musique de mon adolescence. J’aimais le mélange de vibes, qui contenait autant des trucs doux que des trucs plus street.

Koriass — Petites victoires (2011)

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FouKi: La production de cet album rentre au poste. Y’a des gros tracks comme St-Eustache et Garde ta job, mais il y a aussi d’autres pièces vraiment fortes et malheureusement trop peu connues.

Dead Obies - Collation vol. 1 (2012)

FouKi: J’ai découvert Dead Obies grâce aux Word Up! Battles, mais c’est vraiment grâce à ce tape que j’ai vu tout leur talent. Y’a énormément de tracks là-dessus, et chacune d’entre elles a son style.

**Alaclair Ensemble —Les maigres Blancs d’Amérique du Noir (2013)**

Catherine Guay: C’est sur cet album qu’on découvre l’univers et le lexique d’Alaclair. Les personnages des gars s’établissent, et ça donne un album plus cohérent et clean que 4,99.

Eman X Vlooper — XXL (2014)

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Steve Jolin: C’est un projet assez niché, mais qui est indémodable dans les sons. Encore aujourd’hui, je l’écoute de A à Z et je me tanne jamais.

Koriass — Love Suprême (2016)

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Steve Jolin: C’est un game changer au niveau de l’acceptation du rap dans la culture populaire. Loud a amené ça à un autre niveau dernièrement, mais Love Suprême, c’était un gros pas en avant à l’époque.

Rymz — Petit Prince (2016)

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Rafael Perez: Rymz écrit des textes sentis avec des émotions vraiment fortes. C’est son album le plus fort à mon avis.

**Koriass —La nuit des longs couteaux (2018)**

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Sarahmée: Je trouve que Koriass a une façon très honnête de dire les choses sur cet album, et ça me touche. Ça prend du guts pour se livrer avec autant de franchise.

KNLO - Sainte-Foy (2019)

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Sarahmée: KNLO est allé flirter avec des vibes afro sur cet album, sans jamais perdre son essence. Il a des chansons très catchy qui expriment toute sa sagesse et son knowledge. C’est un album qui fait du bien.

Souldia - Backstage (2020)

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Rafael Perez: C’est l’aboutissement de la carrière d’un gars qui a jamais lâché, d’un artiste avec un talent incroyable et une persévérance hors du commun. Il a pas fini de nous impressionner.

Voici les meilleurs albums de l’histoire du rap québécois

Olivier Boisvert-Magnen